|
TEXTES |
|
Ceci n'est pas un paysage ! |
«De dimension traditionnelle ou dans le format d'un objet rare, les peintures et les tapisseries de Mireille Veauvy
se tiennent d'abord sur la réserve d'une précieuse économie du dessin.
Mais le regard s'attarde; alors les lignes, les couleurs, cette brume célèbrent au-delà de l'instant, les heures,
les saisons, la fragile durée.
On croit que c'est un coup d’œil et c'est le monde longtemps regardé; d'abord entrevu,
ce monde se structure et s'éclaire, il s'intériorise aussi.
Peindre l'essentiel, porter la sensation, comme dans la peinture orientale, jusqu'à la méditation...»
|
Mireille Veauvy est un peintre qui a toujours pratiqué la tapisserie.
Depuis quelques années elle a réussi à rapprocher ces deux activités dans une même oeuvre.
Les tapisseries sont tendues sur un support –chassis- et les fils de chaîne restent apparents. Une volonté de montrer la matérialité de la fabrication, une évoquation du métier à tisser. Donc une image peinte, par dessus un fragment de cette image tissée.
Au regard de ces oeuvres fondées sur une dichotomie, peinture/tapisserie nous sommes en présence d’une ambiguïté.
Que signifie cette image tissée superposée partiellement à l’image peinte?
Y aurait-il remise en question de la tapisserie telle qu’elle fut élaborée avec Jean Lurçat? Une réaction aux excès matiéristes qu’elle a connu par la suite?
La peinture toujours première ne serait-elle que le rappel d’un savoir faire?
Est-ce la recherche d’une équivalence entre la touche picturale et la matière tissée?
La tapisserie chercherait-elle à définir de nouveau ses rapports avec la peinture?
Cette dichotomie ambiguëe pose sans doute bien d’autres questions. Mais c’est certainement vouloir dire que l’aspect artisanal, qui prédomine trop souvent dans ces formes de production s’est effacé.
|
- Accueil - Présentation - Actualités - Expositions - Textes - Ateliers - Contact |